Chaillot devient le palais de la danse
16 novembre 2007 par Daniel Larrieu - Spectacle vivant
En réponse aux lettres de Bruno Bayen et René Gonzales publiées dans le journal Le monde.
Pour une fois vous vous rendez compte de ce que le milieu de la danse vit tous les jours, exactement. Ne pas avoir de lieux où nous pouvons montrer notre travail. Trouver chaque année l’élan pour rencontrer le public, et d’abord convaincre des diffuseurs. Le Théâtre National de Chaillot est dédié aujourd’hui à la danse pendant que mille et un théâtre resteront et demeureront des espaces dirigés par la production théâtrale. Combien de lieu à Paris, combien de salles? Imaginons un instant que tous les théâtres de Paris soient dirigés par des personnalités de la danse et que le théâtre soit à la merci de notre programmation.
Soyez rassurés, même pas peur, je vous imagine sourire !
Nous sommes aussi des employeurs et des artisans d’écritures singulières toujours au bord des outils de la diffusion. Je ne parlerai même pas ici des médias. Vos deux lettres du Monde sont bien là pour rappeler la puissance de la parole écrite, légitime mais qui appelle un cri de la profession chorégraphique qui a aussi une place vivante et populaire, toute aussi légitime. La danse traverse une crise de la production et de la diffusion sans précédent. Entre les effets dévastateurs de l’intermittence sur l’emploi des interprètes et le manque de moyens dont certains semblent se réjouir, les vieux monstres reviennent régulièrement. Diriez-vous la même chose des aides à la production des céréales, soutenue par l’Europe? La culture possède une dimension unique, on rappelle souvent la fameuse vitrine française. Nous sommes au pays de Beaumarchais, de la langue écrite et parlée. Mais je vous rappelle que souvent c’est à partir de l’expérience du corps que se joue la justesse des écritures, et c’est ceux-là , la parole et le travail, qui circulent entre les auteurs, des chorégraphes, des metteurs en scène. Il s’agit de parler du langage, nous faisons bien le même travail. Reconnaître la compétence de l’art chorégraphique, c’est lui laisser la possibilité, enfin, de sortir de la dépendance et d’être vu par le plus grand nombre.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : 3 films québecquois
- Article précédent : Itinéraires, de Christophe Otzenberger
Commentaires (1)
Laisser un commentaire
Merci daniel,
de cette mise au point sur la relation du corps à l’écriture, qu’elle soit liée à la parole, au texte, ou pas…
celui du mouvement, celui de la chorégraphie,où le geste est aussi écriture. Oui, j’ai souvent pensé aux réactions des gens de théâtre, comme on n’aime à dire…s’ils avaient pas de lieux où présenter leurs créations, leur travail…
alors, comment ne pas être un peu déçus de ces réactions qui ni saluent pas la nomination d’Hervieu-Montalvo à la direction du Théâtre de Chaillot.
Restons solidaires et espérons que l’on pourra lire dans la presse  » un autre son de cloche « .
Merci encore,
lidia martinez chorégraphe-interprète.