Les absents n’ont jamais raison

11 avril 2007 par Eduardo Manet - Divers

Je viens d’un pays, Cuba, où les élections libres n’existent plus depuis 48 ans et demi.

Exilé en France, citoyen français, voter constitue, pour moi, un devoir sacré. Ainsi, ma rage est grande quand j’apprends, à la fin d’une période électorale, le nombre impressionnant d’abstentions. Et je me pose toujours la même question…Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un Français qui ne vote pas ?

S’abstenir c’est s’absenter, c’est regarder ailleurs, c’est démissionner en tant que citoyen. Pourquoi refuser le droit de choisir le prochain dirigeant de la nation? Il se peut qu’au cours d’un deuxième tour, vous vous disiez… « Je n’aime aucun de ces deux aspirants à la présidence ». On peut comprendre l’indécision. On peut comprendre le manque de goût pour ces deux candidats. Cela ne doit pas vous empêcher, tout de même, de voter. Car l’absentéisme laisse la porte ouverte à tous les dérapages. Certains politologues affirment que cet absentéisme aux urnes montre le malaise d’une partie de la population. La belle affaire ! Pour moi, cela indique surtout un signe inquiétant d’inconscience politique et de mollesse républicaine.

Quoi qu’il en soit…Vous avez déjà décidé en votre âme et conscience de ne pas voter cette année ? Vous espérez montrer ainsi comme tant d’autres votre mauvaise humeur?

Je vous dis. Faites un tour dans les pays où les élections libres n’existent pas. Observez, parlez, rencontrez les gens de la rue. Mettez vous à la place de quelqu’un qui n’a pas le droit de choisir LIBREMENT le prochain gouvernement. De deux choses l’une : ou bien vous vous rendrez compte de la chance que vous avez de vivre dans un pays démocratique ou…Qui sait ? Vous êtes mûr, peut-être, pour accepter un régime autoritaire.

Eduardo Manet