Hommage à Robert Badinter

12 février 2024 par webmaster - Théâtre

Par Virginie Jallot, présidente de la SACD

Un grand homme nous a quittés. Un des plus grands avocats français, un humaniste un modèle de radicalité.

Toute sa vie Monsieur Badinter a défendu les droits humains fondamentaux, de l’abolition de la peine de mort à la dépénalisation de l’homosexualité.

Robert Badinter fut également un grand défenseur du droit d’auteur, avant de devenir lui-même sociétaire de la SACD. Il a prolongé son oeuvre politique de défenseur des droits humains et de la vie, par trois pièces de théâtre et un opéra, plaidoyers contre l’injustice au service de la dignité humaine.

La première pièce, Cellule 107, est un dialogue imaginaire entre Laval et Bousquet, une réflexion sur ce qui traverse les dernières pensées des condamnés à mort, la dernière nuit à Fresnes de Laval qui savait qu’il allait mourir et Bousquet convaincu de s’en sortir.

La seconde Les briques rouges de Varsovie, met en scène trois hommes et un rabbin qui se retrouvent acculés dans leurs retranchements aux derniers jours de l’insurrection dans le ghetto de Varsovie.

La troisième C.3.3, une pièce autour du procès consécutif au scandale Queensberry ayant amené la condamnation d’Oscar Wilde.

Après le théâtre, Robert Badinter a écrit le livret d’opéra Claude, d’après la nouvelle de Victor Hugo Claude Gueux, opéra monté à Lyon en 2013 sur une musique de Thierry Escaich et mis en scène par Olivier Py. Un opéra poignant sur un canut lyonnais guillotiné après avoir assassiné le directeur de la prison de Clairvaux.

Je cite ces oeuvres remarquables pour saluer un grand auteur et inviter ceux qui ne connaissent pas encore ces textes à les découvrir. Je souhaite de tout coeur que ces pièces soient à nouveau présentées sur scène au public tellement elles sont essentielles.

Au nom de tous les auteurs de la SACD et son conseil d’administration, j’adresse mes sincères condoléances à la famille et aux amis de monsieur Badinter.